L’hypnose dans tous ses états! L’interview d’Olivier Perrot

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L’hypnose est une technique de thérapie puissante qui fait cependant peur car souvent mal connue! Dans cette interview, Olivier Perrot, formateur reconnu en hypnose et Président de l’AFNH (Association Française de Nouvelle Hypnose) nous explique l’intérêt de l’hypnose dans le cadre de la thérapie mais aussi au quotidien, avec entre autre, sur la gestion du stress ou la gestion de la douleur. 

 

David Barbion : « Bonjour à tous. C’est David Barbion du blog jecontrolemoncerveau.com. Aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec Olivier Perrot. Olivier Perrot, c’est une personnalité du monde de l’hypnose francophone. Oui, vous avez bien entendu hypnose et c’est à la fois un thérapeute, un formateur depuis de longues années et le président de l’Association Francophone de Nouvelle Hypnose. Et lors de cette interview, Olivier va vous expliquer ce qu’est véritablement l’hypnose et comment obtenir plus de contrôle sur son cerveau grâce à l’hypnose. Ça va être très intéressant et c’est maintenant ! »

DB : « Bonjour Olivier Perrot ! »

Olivier Perrot : « Bonjour ! »

DB : « ça va bien? »

Olivier Perrot : « ça va, ça va. »

DB : « Bon alors, je suis content de t’interviewer aujourd’hui parce que justement l’hypnose c’est un moyen d’accéder à des ressources au niveau du cerveau, et j’aimerai dans un premier temps, avant qu’on commence enfin le début de l’interview, j’aimerai que tu puisses te présenter parce que tu le feras mieux que moi. »

Olivier Perrot : « Ah oui très bien. Alors, donc je m’appelle Olivier Perrot comme tu l’as dit, je suis psychologue clinicien et puis j’ai eu la chance pendant mes études qui remontent à une vingtaine d’années de rencontrer Jean Godin. »

DB : « Oui. »

Olivier Perrot : « Et Jean Godin, lui, il était médecin et c’est à lui qu’on doit l’introduction de l’hypnose Ericksonienne en France. Donc, j’ai monté le premier institut Milton Erikson à Paris en 1982, c’est-à-dire que l’histoire de l’hypnose en France, ce n’est pas si vieux que ça. »

DB : « Hhh. »

Olivier Perrot : « C’est même pas 40ans. Et puis moi j’ai rencontré Jean en 92 au début… il y a 25 ans au début de mes études. Et puis j’ai eu la chance de devenir son collaborateur, et il est décédé il y a 10 ans maintenant, un petit peu plus de 10 ans, et donc 15 ans, ça fait 15ans déjà en fait… »

DB : «  D’accord, d’accord. Mais avant ça, tu étais étudiant en psychologie je crois ? »

Olivier Perrot :  « Ouais.»

DB : « Tu es docteur en psychologie clinique. »

Olivier Perrot : « Je ne suis pas docteur parce que je n’ai pas fait le DEA, mais donc je suis psychologue clinicien. »

DB : « D’accord. »

Olivier Perrot : «  C’est un BAC+5. »

DB : « D’accord. »

Olivier Perrot : « Et c’est pendant ces études que j’ai rencontré Jean Godin. Donc en fait, j’ai fait en parallèle neuf mois sur l’hypnose et mon parcours de psychologue classique on va dire. »

DB : « D’accord. Et au départ tu étais dans un stage ou tu l’as rencontré lors d’un stage ou tu as travaillé pour lui, je crois que c’est une histoire comme ça ou tu as travaillé… »

Olivier Perrot : « Oui, dans le cadre de mes études on m’avait demandé de faire un exposé sur l’hypnose. »

DB : « C’est ça. »

Olivier Perrot : « J’ai rencontré Jean pour cet exposé et il se trouve qu’il m’avait demandé, il n’avait pas le temps et tout ça. Donc, il m’a dit: Ben, écoutez, venez me donner un coup de main pour un stage et puis en échange je répondrai aux questions. »

DB : « hhh. »

Olivier Perrot : «  Et ça s’est fait comme ça et il se trouve qu’on ne s’est plus quitté ensuite. »

DB : « D’accord. Alors, tu es aussi président de l’Association Francophone de la Nouvelle Hypnose. »

Olivier Perrot : « Tout à fait ! »

DB : «  l’AFNH. »

Olivier Perrot : «  C’est ça. »

DB : « qui a été fondée je crois en 92 donc par Jean Godin. »

Olivier Perrot : « ouais »

DB : « Et toi, tu as, à son décès en 2002 il me semble, tu as repris la suite. »

Olivier Perrot : « Tout à fait, c’est ça, Jean a monté la AFNH en 92 avec d’autres confrères, et puis moi je travaillais avec Jean Godin jusqu’à son décès en 2002. Puis à son décès, il m’a léguée cette AFNH sachant que malheureusement l’institut Milton Erikson de Paris, qui était le plus vieil organisme lui s’arrêtait, parce que les amis qui l’ont repris n’ont pas su le faire vivre. »

DB : « hhh »

Olivier Perrot : « la FNH au contraire a grandi depuis. »

DB : «  D’accord, d’accord. Alors, je sais que tu es assez pointu sur les définitions, de part à ta filiation de Jean Godin je crois que t’es un petit peu comme ça aussi. D’ailleurs, à chaque fois que tu en parles, tu en parles avec pas mal de tendresse de Jean Godin, donc j’ai l’impression que tu es un peu son fils spirituel. »

Olivier Perrot : « En tout cas, je lui dois ma vie à ma carrière. »

DB : «  Oui c’est ça. Et quelle est la définition pour les gens qui nous regardent, qui ne connaissent, l’hypnose commence à être connue mais beaucoup de gens sont en méconnaissance par rapport à ça, on le voit lorsqu’on en parle, les gens ont souvent peur de l’hypnose, ils ont l’impression que c’est une euh… alors certains y croient et certains n’y croient pas, on est rarement tiède par rapport à l’hypnose et toujours les avis assez tranchés… Et puis, il y a beaucoup de gens pensent qu’on est endormi, beaucoup de gens pensent qu’on perd le contrôle, est-ce que tu pourrais nous donner ta définition de l’hypnose pour que les gens comprennent bien ce que c’est. »

Olivier Perrot : « Je pense que bon ce qu’il faut dire c’est qu’il existe plusieurs formes d’hypnose, et que l’hypnose qui fait peur aux gens, c’est l’hypnose qu’on en voit beaucoup aujourd’hui avec Messmer, le québécois qui fait des spectacles, et que justement l’hypnose qui fait peur c’est l’hypnose de spectacle, c’est tout ce que tu décris: on a l’impression qu’on est endormi , qu’on perd le contrôle de soi-même, qu’on va pouvoir faire des choses ridicules sans s’empêcher de les faire instinctivement. Il faut savoir que cette hypnose-là existe, elle n’est pas truquée mais elle marche avec très peu de monde. Et Messmer, lui, va sélectionner son public parce que c’est une personne sur dix maximum »

DB : « D’accord. »

Olivier Perrot : « qui pourra être réceptive à ce point-là et faire ce genre de chose. Nous en médecine, en psychologie, l’hypnose a beaucoup sa place à l’hôpital aujourd’hui, on ne peut pas se permettre de voir une technique qui marche avec moins de 10% des gens.
Donc on a développé d’autres formes d’hypnose avec Erikson qui parle d’hypnose Ericksonienne. Erikson est une forme d’hypnose dans laquelle tu vas participer, vous allez participer en tant que patient et en tant que sujet, vous avez un rôle actif et donc cette hypnose se fabrique à deux, c’est un travail d’équipe et moi je suis juste prof d’hypnose comme à une époque de votre vie on a eu un prof d’auto-école qui nous apprend à conduire la voiture, mais sinon quand c’est la première fois qu’on monte dans la voiture, on a déjà tous dit : il nous faut deux bras, deux yeux, on a tout ce qu’il nous faut et il nous apprend à coordonner ça. Et un hypnothérapeute, c’est quelqu’un qui va vous apprendre à partir donc de cette hypnose, on a tout ce qu’il faut à l’intérieur. »

DB : « D’accord. »

Olivier Perrot : « C’est ce que je dois rajouter, c’est expliquer comme je l’ai expliqué à un patient, finalement on utilise qu’une petite partie de notre cerveau justement, toute la partie consciente et volontaire qu’on a surentrainé à l’école, et puis ben il y a plein d’autres choses qui fonctionnent en dedans de nous. On peut entraîner tout un tas de facultés qu’on peut développer à l’image de quelqu’un qui devient aveugle un jour et qui veut développer plein de capacités, qu’il avait déjà en lui mais qu’il n’ait pas pris la peine de développer. Et donc c’est utiliser notre inconscient, un inconscient positif avec des fois dans l’impression que l’inconscient il est un peu négatif, et là avec Erikson, c’est un inconscient positif et trois exemples rapides, on dit que la nuit porte conseil, là si je trouve des solutions pendant mon sommeil, c’est mon inconscient qui travaille. Ça veut dire que notre inconscient peut nous apporter des réponses, des solutions comme dans la journée quand on cherche un prénom qu’on n’a plus et ben on dit, laisse tomber, on va parler d’autres choses, et pendant qu’on parle d’autres choses, la réponse vient. Et ça c’est une différence fondamentale avec l’école parce que toute notre vie, on nous a appris si tu veux, tu peux, alors que dès fois, plus on veut moins on peut. Dans le sport de haut niveau par exemple, c’est la finale, je dois à tout prix gagner, ben du coup tellement je me mets la pression parce que je veux, je me bloque. Vouloir c’est pas toujours pouvoir, et dès fois il faut apprendre à lâcher prise et l’hypnose c’est aussi ça: apprendre à lâcher prise, à penser autrement pour bénéficier des ressources de votre inconscient; et ça peut aller très loin comme par exemple le contrôle de la douleur, on sait bien que si je veux garder la main sur la flamme d’un briquet, je ne vais pas tenir très longtemps, mais que s’il y a un incendie dans l’immeuble pour sauver votre vie, ma vie, il faut que je traverse les flammes, alors j’ai dû traverser trois mètres de feu sans me poser de questions. Sauf que je ne sais pas comment je fais, du coup chez le dentiste j’ai un peu de mal à faire exprès, ce n’est pas ma volonté, c’est mon inconscient. Donc vraiment, l’hypnose c’est ça. Si je devais la définir, c’est faire bosser les ressources de votre inconscient, et l’hypnose c’est juste un chemin, une attitude qui permet d’aller utiliser ces ressources. »

DB : « D’accord. C’’est une technique qui permet de se contacter cette partie inconsciente de l’esprit, ce réservoir de ressources. »

Olivier Perrot : « ouais. »

DB : « pour trouver là un peu comme des superpouvoirs, des choses que l’on aurait en nous et qu’on ne saurait pas comment on connectait. »

Olivier Perrot : « Tout à fait ! »

DB: « D’accord. »

Olivier Perrot : « Un petit peu de la même manière, alors « superpouvoir » c’est peut-être un mot qui pourrait faire croire que l’hypnose va faire de nous des surhommes ou je ne sais quoi, mais tous on aura la capacité d’apprendre 5 langues si on s’en donnait la peine, Jean-Paul II il parlait 62 langues différentes, alors il avait le temps lui de bosser ces 62 langues. Mais si on s’en donner la peine, on serait tous capable d’apprendre 5 langues étrangères, c’est juste qu’on ne bosse pas. Du coup, ça remplie toute notre vie.

Il y a pleins de capacités comme ça, à nouveau, l’image de l’aveugle qui est capable de lire des choses du braille avec le bout des doigts etc. Ce n’est pas un surhomme l’aveugle, mais il a développé les capacités que tant qu’on n’a pas besoin de les développer, on les laisse croupir. »

DB : « Hhhh. »

Olivier Perrot : « On utilise 10% de notre cerveau, peut-être il y a un potentiel énorme et la plupart d’entre nous, on traverse notre vie sans avoir à développer ce potentiel. Et l’hypnose enfin, ça ne fait pas de nous des surhommes, ce n’est pas un superpouvoir, mais c’est juste on va développer une partie de ce potentiel. »

DB : « D’accord.  Alors, tu parlais de l’hypnose de spectacle»

Olivier Perrot : « Hhhh »

DB : « et de l’hypnose qu’on fait aussi à l’hôpital pour la gestion de la douleur, pour les opérations, les opérations sous hypnoanalgésies je crois hein. »

Olivier Perrot : « «Hhhhh »

DB : « Il y a également l’hypnose que l’on fait en cabinet»

Olivier Perrot : « Hhhh. »

DB : « avec les thérapeutes qui s’occupent de régler les problèmes des gens. Est-ce qu’on pourrait catégoriser ça comme ça en trois types d’hypnose : l’hypnose de spectacle, l’hypnose qu’on fait en cabinet, l’hypnose qu’on fait à l’hôpital. »

Olivier Perrot : « Je dirais deux parce que tu as vraiment l’hypnose de spectacle d’un côté et puis après l’hypnose thérapeutique qu’on peut utiliser soit sur le versant corporel à l’hôpital pour les hypnoanalgésiques, »

 

DB : « Hhhhhh. »

Olivier Perrot : « soit effectivement sur un versant plus psychologique dans un cabinet de psychologue, mais là c’est la même chose qu’on travaille le corps ou l’esprit, c’est de la même forme d’hypnose, c’est cette hypnose Ericksonienne principalement.»

DB : « Oui, alors justement dans un cabinet, quelles sont les demandes, qu’est-ce que les gens viennent chercher avec l’hypnose? Quel type de problème ils veulent résoudre?»

Olivier Perrot : « Il y a beaucoup des questions de dépendance, par exemple autour du tabac, parce que ça marche bien. En une séance, on peut arrêter de fumer. Donc, il y a beaucoup de demandes sur le tabac, il y a beaucoup de demandes après surtout ce qui est confiance en soi, estime de soi, oser faire des choses à votre âge, des demandes sur les phobies, sur les angoisses d’une manière générale, après sur les dépressions bien sûr »

DB : « Hhhhh »

Olivier Perrot : « Et puis, ça peut être aussi de la psychosomatique, par exemple l’eczéma, le psoriasis… »

DB : « Les pathologies de stress »

Olivier Perrot : « Toutes les pathologies de stress, oui tout à fait . »

DB : « D’accord. »

Olivier Perrot : « les troubles du comportement alimentaires, etc. »

DB : « Et donc on pourrait dire que l’hypnose ça serait une technique qui permettrait de trouver des solutions là où la conscience n’en a pas trouvé ? »

Olivier Perrot : « Ouais, tout à fait, c’est-à-dire que si la volonté a réglé le problème, tu ne vas pas aller filer 80€ au thérapeute. Mais quand tu n’as pas trouvé la solution par toi-même, ben effectivement l’hypnose permet de trouver la solution, parce que l’idée c’est que là où il y a le problème, il y a la solution. »

DB : « D’accord, d’accord. »

Olivier Perrot : « Et une métaphore que j’aime bien, c’est si tu veux préparer un sérum anti-venin, bah il faut d’abord que tu attrapes la vipère parce que le sérum anti-venin va se préparer à partir du venin. Si tu veux préparer un vaccin, il faut d’abord que tu trouves du virus parce que c’est le vaccin modifié qui va servir à fabriquer le vaccin. La même chose, là où il y a le problème, il y a la solution, tu emmènes le problème, donc tu emmènes la solution. »

DB : « D’accord d’accord. Toi, est-ce que tu travailles en cabinet ? Tu travaillais à une époque, mais est-ce que tu le fais en même temps? »

Olivier Perrot : « Oui, oui je travailles toujours au cabinet puisque je pense que moi, mon rôle principal c’est être formateur, mais un formateur qui n’aurait plus de patients, je pense qu’au bout d’un moment, il perde sa matière, comme un cuisinier qui ne toucherait plus la pâte, je pense qu’au bout d’un moment, il ne sait plus de quoi il parle. Donc, je tiens à garder une passion telle, mais c’est vrai qu’aujourd’hui avec mon activité à côté, c’est maximum deux jours par semaine. »

DB : « D’accord. Et le reste du temps tu fais des formations sur toute la France, même je crois en Belgique, en Suisse, dans la Francophonie ? »

Olivier Perrot : « Oui, c’est ce que je dirai because my english is not very good. [rire] »

DB : « Avec l’hypnose tu pourrais peut-être le développer. [rire] »

Olivier Perrot : « Tout à fait, ça c’est une question d’ailleurs qui pourra venir, est-ce que l’utilisation de l’hypnose peut aider à apprendre des langues plus rapidement, certains comme Kevin Finel disent « oui », moi j’en ai pas l’expérience, la preuve. Donc pour le coup, ce n’est pas l’application principale chez moi. Mais donc l’essentiel de mon activité maintenant c’est l’efflorassions, puisque comme je disais, donc la AFNH (Association Française de la Nouvelle Hypnose) elle a grandi, l’hypnose est très très à la mode en ce moment, et donc on fait des formations tous les ans à Paris, à Toulouse, à Bruxelles, à Nice, à Nancy et puis à Marseille, ça c’est les six lieux où on est tous les ans où il y a une trentaine de personnes à chacun de ces endroits, puis après l’occasion, ça c’est vraiment tous les ans puis de temps en temps ponctuellement, on fait des formations à Genève, à Louisiane ou à Lyon ou à des endroits comme ça quand il y a des demandes qui… »

DB : Justement la demande c’est… qui se forme à l’hypnose en majorité aujourd’hui?

Olivier Perrot : « Alors, qui se forme à l’hypnose en majorité ? Il y a vraiment deux axes. Nous, on pense que c’est mieux de réserver l’hypnose aux professions de santé, parce que l’idée c’est qu’un professionnel de santé qui vient se former à l’hypnose, il va juste rajouter une corde à son arc, mais il sait déjà ce que c’est qu’une arbre à action, il sait déjà ce que c’est mener une anamnèse, il sait déjà ce que c’est que faire un examen etc etc, il a des notions de psychologie, d’anatomie, de tout ça, alors que des gens qui ne sont pas issus du milieu de la santé, il va falloir leur apprendre aussi toute la relation patient etc. Donc, c’est pour ça qu’on ne prend que des gens qui sont déjà professionnels de santé, pour ne pas avoir à faire tout ce travail de formation de la psychologie, à la médecine ou je ne sais quoi, puis de toute façon pour devenir médecin, c’est Bacc+7 ben voilà. Après, tu as d’autres écoles pour ces professions de santé, puis tu as d’autres écoles qui sont ouvertes plus largement et qui en prend tous ceux qui veulent changer de métier, qui veulent avoir une autre activité, et alors là c’est des formations qui du coup sont forcément un petit peu plus longues, parce qu’ils apprennent tout de zéro jusqu’au bout quoi. »

DB : « Oui, parce qu’il faut apprendre l’hypnose, c’est la technique pour entrer dans cet état particulier où tu parlais, comment on pourrait qualifier cet état ? C’est un état de rêverie plus ou moins profond ? Comment on se sent en hypnose, on ne dort pas en hypnose? »

Olivier Perrot : « Non, en hypnose on ne dort pas, je dirai que c’est un état d’absorption »

DB : « Comme quand on est dans la lune par exemple? »

Olivier Perrot : « Très souvent, ça c’est une métaphore qui est très souvent donnée que Erickson donnait lui-même, ce qu’Erickson appelait la transe quotidienne, la transe, c’est être en hypnose. Et Erikson considère qu’il y a des moments de la journée quotidienne où on est dans une espèce de mini close. Par exemple, tu es en voiture plongé dans tes pensées, et bah tu fais 50km sans voir les 50km passés; tous les gens qui font du sport d’endurance, qui vont faire du footing, tu cours, pareil, tu as vu le cinquième kilomètre mais là tu te réveilles au septième, comment on va dire, quand on court on peut laisser passer 2km sans en se rendre compte de ce qui se passe. Et nos jambes fonctionnent comme un petit robot etc etc; on est captivé par un film, on est amoureux et on passe un moment avec son amoureuse ou je ne sais quoi, bah tous ces moments-là, on est ici et ailleurs en même temps, et l’hypnose c’est un peu ça, c’est être ici et ailleurs en même temps. »

DB : « Je crois que ça va parler à tout le monde ça, parce que c’est vraiment un état qu’on connait tous les jours, pleins de fois tous les jours »

Olivier Perrot : « Qu’on connait tous les jours. Simplement, cet état qu’on va appeler la rêverie, c’est la rêverie quotidienne »

DB : « Oui »

Olivier Perrot : « et bah nous ce qu’on va apprendre, c’est aller plus loin dans la rêverie, ça va être une rêverie amplifiée. »

DB : « On peut l’approfondir ? »

Olivier Perrot : « Voilà. Apprendre à approfondir ce fonctionnement-là. Et du coup, lorsqu’ on va plus loin dans la rêverie, et bah on peut même vivre une opération chirurgicale avec une partie de nous qui est à l’hôpital, puis une partie de nous qui est à la plage par exemple, et puis tu bascules de la plage à l’hôpital, de l’hôpital à la plage en fonction des besoins. »

DB : « Et ça coupe la douleur qui est comme une information qui serait coupée à ce moment-là, qui serait diminuée?»

Olivier Perrot : « bah oui parce que l’idée, c’est qu’on est capable de s’absorber davantage dans le corps qui est à la plage que dans le corps qui est à l’hôpital. Et donc très clairement c’est ce que je fais quand je vais chez le dentiste, quand je vais chez mon dentiste personnel, je suis un petit peu comme ici, je suis assis un peu en arrière avec une grosse lumière en face, et pour moi je ferme les yeux et la grosse lumière ça devient soleil et puis mon fauteuil ça devient hochet, et je suis allongé sur un hochet en Bretagne. Alors de temps en temps, il m’a mis un truc dans la bouche, ça m’éclabousse un peu, parce qu’il y a des vagues qui m’éclaboussent etc, donc je me raconte que je suis sur mon rocher, je suis parti dans mes pensées, du coup je ne m’occupe plus de ce qu’il fait le dentiste, ça passe vachement plus vite et c’est beaucoup plus confortable. »

DB : « J’imagine, j’imagine. Alors là c’est l’hypnose, ça c’est la technique de l’hypnose, donc on apprend en formation, on apprend à s’absorber ou à absorber les gens dans cette rêverie plus ou moins profonde, et puis après ce que tu disais, c’est qu’à la thérapie, il faut aussi apprendre, parce que l’hypnose ça peut être donc l’hypnose de spectacle comme tu disais, mais il y aussi effectivement l’hypnothérapie, c’est-à-dire la thérapie adaptée à l’hypnose ou l’hypnose plutôt adaptée la thérapie où on apprend aux gens qui sont formés, aux étudiants à devenir aussi des thérapeutes. »

Olivier Perrot : « On en revient à ce que je disais, nous dans notre école, on prend des gens qui sont déjà médecins ou thérapeutes, tout ce temps pas avoir à faire tout cet apprentissage de c’est quoi la thérapie. Après ils vont rajouter une corde à leur arc, ils vont en rajouter une technique supplémentaire. Maintenant, l’hypnose par elle-même apporte un certain nombre d’approches particulières. Par exemple en hypnose, il y a une technique qu’on appelle « l’autoreparentage ». Alors l’autoreparentage, ça veut dire que l’adulte que je suis aujourd’hui va retourner rencontrer l’enfant que j’étais hier. Et par exemple, enfant j’ai perdu mon grand-père, et puis on pensait que j’étais trop petit pour assister à l’enterrement, alors on m’a caché le truc, on ne m’a pas dit ce qui se passait, on ne m’a pas expliqué ce que c’est la mort, et après mon grand-père, il me manquait, mais moi je n’avais pas compris qu’il était mort et tout ça. Et bah je peux en développer un certain nombre de douleur, de tristesse, de sentiment d’abandon, de je ne sais pas quoi. Et ben si mes parents, à l’époque, n’ont pas fait ce qui fallait par exemple, l’adulte que je suis va retourner parler à l’enfant que j’étais, « autoreparentage », parce que je suis le mieux placé pour savoir qu’est-ce qu’il aurait fallu dire à cet enfant. Et bizarrement, on laisse l’inconscient, on en allant me réparer dans mon passé, et bah je me sens mieux dans mon présent et dans mon avenir. Donc, c’est ça la technique d’autoreparentage. Ça suppose ce qu’on appelle la régression d’âge, je remonte dans mes souvenirs et l’hypnose va vraiment me donner du pouvoir, de l’efficacité à cette technique-là qui remonte des techniques propres à l’hypnose. »

DB : « D’accord, intéressant. Est-ce qu’alors, compte tenu de ce qui se passe en ce moment dans le monde, des différents attentats etc. Est-ce que l’hypnose peut aussi travailler sur les traumatismes ? Sur les stress post traumatiques?

Olivier Perrot : « Tout à fait, donc moi j’ai la chance d’être… de m’être associé avec Evelyne Josse. Evelyne Josse, c’est une psychologue en Belgique qui est très connue entre autre pour ces travaux sur le trauma, elle a écrit plusieurs livres sur le sujet. Et dans ce temps,  Evelyne propose chez nous dans notre école un séminaire sur l’hypnose du trauma, et montre bien comment l’outil hypnose permet d’aider, de former les MDLR aussi. Mais elle montre bien comment est-ce que l’hypnose permet en particulier d’aider les gens qui sont victimes d’un traumatisme alors soit à chaud, si on a la chance de pouvoir les aider tout de suite, on va éviter qu’il fasse plus tard ce qu’on appelle un stress post-traumatique ou une névrose post-traumatique, qui est des réactions qui nous arrivent quelques mois après un attentat ou un traumatisme quel qu’il soit, soit dit qu’on n’est pas préparé à la mort et que la mort fait effraction, et bah il y a des gens qui ont du mal à s’en remettre et qui…»

DB : « A digérer les traumas. Ok. Et alors, moi j’aime bien ton profil, on en parlait toute à l’heure, parce que tu as de la bouteille en hypnose, ça fait longtemps que tu fais ça. Tu es capable à la fois de conduire une thérapie comme on parlait là, une thérapie avec un patient ordinaire, on va dire qui a une demande ordinaire, tu es capable de travailler sur la gestion de la douleur, je crois d’ailleurs que tu as travaillé avec les grands brûlés en hôpitaux pendant un certain temps, sous la gestion de la douleur, et puis tu es capable aussi de faire de l’hypnose de spectacle, parce que je t’ai vu moi dans une formation mettre une personne entre deux tréteaux, et c’est quelque chose qu’on voit en spectacle, on se demande si c’est possible, et Olivier l’a fait, on a devant moi entre deux tréteaux une personne qui était complètement raide. Et je me rappelle d’ailleurs que tu as mis la main sur son ventre et son ventre se gonflait, se dégonflait pendant la respiration, ce qui indiquait que la personne en fait n’était pas complètement contractée mais ses muscles en fait, des muscles inconscients qui la tenaient entre les deux tréteaux. C’est ça? Donc, tu es capable de tout ça, tu as une approche globale. La question que je que je vais te poser, c’est justement par rapport au cerveau puisque c’est l’objet du blog, c’est fascinant, c’est strat de profondeur l’hypnose-là, où on peut être dans un état d’éveil normal ou alors dans un état de relaxation plus ou moins légère qui sont les ondes alpha en fait, et puis on peut être en relaxation profonde qui est l’hypnose profonde, et puis encore plus profond au niveau des ondes, c’est les ondes delta, les ondes du sommeil, mais quelle est la différence entre l’hypnose légère et l’hypnose profonde ? Toi qui maîtrise un peu les deux? Comment ça se passe? »

Olivier Perrot : « À l’époque où j’ai fait ma formation avec Jean Godin, Jean Godin ne nous enseignait pas du tout ce qui correspondait aujourd’hui à l’hypnose de spectacle. Et puis d’ailleurs à l’époque, il n’y avait pas d’hypnotiseur de spectacle en France qui passait à la télé. »

DB : « C’est l’hypnose profonde ça? »

Olivier Perrot : « Ah oui, en tout cas ce que les gens considèrent comme une hypnose profonde. »

DB : « D’accord. »

Olivier Perrot: « Et il y a quelques années, l’hypnose de spectacle est rendue à la mode en particulier avec Messmer, le québécois qui fait des spectacles et qu’on voit sur toutes les chaînes de télé maintenant depuis quelques années. Et Messmer effectivement, il fait un, deux, trois puis dehors et des gens tombent par terre comme une loque; alors ça, Jean Godin ne m’avait pas appris à le faire, du coup j’étais très curieux de comprendre ce qui se passait, et en tant que prof d’hypnose, ça me dérangeait qu’un type sache faire des trucs que moi je ne sais pas faire. Et du coup, j’ai bien voulu savoir et comprendre qu’est-ce qui se passe quand on fait un, deux, trois et que les gens tombent par terre. Donc, j’ai été voir des hypnotiseurs de music-hall, ce qui est d’ailleurs très peu appréciés par certains nombres de confrères qui pensent que l’hypnose de music-hall donne une mauvaise image de l’hypnose. Et ils ont raison, parce qu’effectivement, quand on ridiculise les gens qui se déshabillent sur scène ou je ne sais pas quoi, ça donne une mauvaise image de l’hypnose… »

DB : « On a peur de se lâcher. »

Olivier Perrot:  « C’est ce qu’on fait l’hypnotiseur, parce que c’est comme un bistouri, si le bistouri il est dans les mains du chirurgien, je préfère franchement aujourd’hui être opéré avec un bistouri plutôt qu’avec des silex comme ça se vit du temps des égyptiens. Mais si le bistouri est dans la main de Jack L’Eventreur, et bah non le bistouri ça ne me plaît plus du tout. Et bah l’hypnose c’est pareil, elle peut être dans la main du chirurgien ou dans la main de Jack L’Eventreur, et c’est le problème de la main qui est derrière, pas le problème de…»

DB: « L’intention en fait. »

Olivier Perrot : « L’intention. Donc voilà, l’hypnose peut servir à ridiculiser des gens pour faire rigoler pendant le spectacle, penser à des idées stables. Maintenant, un, deux, trois, tu dors, et bah ça peut être vachement intéressant pour un dentiste, qui a besoin d’aller vite dans une hypnose ou pour un pompier qui va aider quelqu’un qui a la jambe tordue en deux, avec une fracture ouverte ou je ne sais pas quoi. S’il tente à dire un, deux, trois et arrive à soulager la douleur de cette personne, alors je trouve ça vachement intéressant. »

DB : « Carrément. »

Olivier Perrot : « Et donc, j’ai voulu aller voir qu’est-ce qui se passe dans cette forme d’hypnose, pour comprendre comment est-ce qu’il faisait, d’où effectivement, maintenant je sais mettre les gens entre deux tréteaux et là-dessus, d’une petite explication rapide, c’est qu’il existe deux types de fibres musculaires; alors il y a les fibres musculaires du mouvement volontaire, je soulève quelque chose. »

DB: « Les biceps. »

Olivier Perrot : « Et ben, le biceps etc. Alors ces fibres-là, elles ont beaucoup de force, de puissance mais pas beaucoup d’endurance. Puis après, il y a les fibres de posture. Les fibres de posture, c’est celle qui fait que je peux me tenir droit comme ça, debout pendant 2 heures, je ne vais pas fatiguer. »

DB : « Que la tête tienne droite sur les épaules. »

Olivier Perrot : « que la tête tienne droite sur mes épaules etc. Et ces fibres de posture, en fait je viens de rendre compte qu’elles se débranchent le soir quand je m’endors devant la télé, ou que je m’endors après un repas, s’il y a un conférencier qui n’est pas très intéressant, hop là je vais m’endormir pendant la conférence et je sens ma tête qui décroche, c’est ça qui me réveille. Bon, ma tête décroche c’est que j’ai débranché les fibres de posture. Mais, je suis réveillé depuis ce matin à 7h, et il est je ne sais pas quoi moi 19h, et bah ça fait quelques heures, plus de 10 heures, plus de 12 heures que mes fibres de posture, elles tiennent comme ça sur ma tête. Donc, ces fibres de posture, j’en n’ai pas conscience, c’est ça les fibres inconscientes. Et quelqu’un qui tient entre deux tréteaux, entre deux tables et bah en fait, on a activé ses fibres de posture, parce que ces fibres de posture, elles répondent à l’inconscient, elles sont gérées par l’inconscient. Et donc, c’est vraiment une bonne façon d’apprendre aux gens à travailler un niveau inconscient. Alors, ils font travailler un inconscient corporel mais pourquoi ? Pour aussi au niveau de l’inconscient psychique. Alors, qu’un patient dans un cabinet, on ne va pas lui mettre entre deux tables, mais on fait ce qu’on appelle une cataplexie du bras, où on prend son bras comme ça et puis au moment où on lâche, le bras il tient tout seul, il flotte en l’air, sans effort, sans fatigue parce que même chose, les fibres de posture j’en ai partout, j’en ai dans la nuque, mais j’en ai dans les bras, j’en ai dans le dos, j’en ai dans les fesses, j’en ai partout et donc on fait travailler les fibres de posture, les fibres inconscientes pour entraîner les gens à aller à l’hypnose et aller dans cette hypnose différente. Après les notions de profondeur, finalement ce n’est pas un mot qui convient pas, l’hypnose, elle n’est pas plus profonde qu’elle est carrée ou qu’elle est verte ou qu’elle est aiguë ou sucrée ou je ne sais quoi, c’est juste qu’Erickson, d’ailleurs il disait, la profondeur de l’hypnose n’est pas corrélée au résultat. Tu as des gens dès fois, dont l’impression qui sont dans une hypnose très superficielle et pourtant ils ont des résultats. Et d’autres qui ont l’impression qu’ils sont partis dans le cosmos, et pourtant ils n’ont pas de résultats, par exemple ils n’ont pas arrêté de fumer. »

DB: « Et en même temps pour les opérations, il faut bien… »

Olivier Perrot : « Non, parce que pour une opération, imaginons il y a ce que l’on appelle un champ c’est-à-dire un drap qui empêche le patient de voir qu’il est entrouvert ou je ne sais quoi, alors quand tu regardes d’un côté du drap également entrouvert, que tu dis oui en hypnose mais de l’autre côté il peut avoir les yeux ouverts et puis te raconter ses vacances encore sur la plage ou je ne sais quoi, donc, apparemment il est réveillé, il a les yeux ouverts et parle normalement et pourtant apparemment, il est en hypnose. »

DB : « Et ça fonctionne quand même ? »

Olivier Perrot : « Et ça fonctionne quand même, parce qu’il y  en a beaucoup qui ont tendance à confondre hypnose et relaxation, alors que l’hypnose ce n’est pas forcément une relaxation. »

DB : « Ce n’est pas de la câlinothérapie comme tu dis. »

Olivier Perrot : « Ce n’est pas de la câlinothérapie, pour reprendre un terme que j’utilise souvent. Et par exemple, on peut faire des séances d’hypnose sur un vélo d’appartement avec quelqu’un qui est très dynamique. Et à l’époque, on entendait des interviews de pilote de formule 1 qui disaient que pour piloter leurs voitures, ils se mettaient en hypnose, et les pilotes de la patrouille de France, on les a vus à la télé, ils sont tous ensemble dans une salle en train de répéter les mouvements etc. Et ben ils font aussi dans une forme d’autohypnose. »

DB : « Donc, ça c’est l’hyperconcentration à ce moment-là, c’est ça? »

Olivier Perrot : « Les opposés se rejoignent, les extrêmes se rejoignent et l’hyperconcentration, j’ai parlé d’absorption toute à l’heure, bah c’est aussi une absorption de ce qu’on est en train de faire, c’est aussi une focalisation. Le chirurgien qui doit couper, qui est à un demi millimètre risque de paralyser ou pas, et bah il est hyperconcentré sur ce qu’il fait, il est dans une forme d’hypnose. Le démineur, le fil vert sur le bouton vert, il faut faire gaffe à ne pas se planter parce que sans ça il fait sauter 10.000 personnes, bah le démineur, il est aussi dans une forme d’hypnose. »

DB : « D’accord d’accord. Quelle différence tu ferais entre hypnose et sophrologie ? Parce que souvent on les confond un petit peu, on dit que c’est un peu cousins. »

Olivier Perrot : « Oui,  alors on dit que c’est un peu cousins mais toujours pareil, encore une fois la faute à la câlinothérapie, c’est-à-dire qu’il y a beaucoup trop de gens qui se contentent de faire une induction par la relaxation, et puis une fois qu’on est relaxé, soit de raconter une métaphore, une histoire qui est censée t’aider à régler tes problèmes, soit de venir plaquer sur la relaxation des protocoles PNL (Programmation Neuro Linguistique) qui est d’ailleurs issue de l’hypnose, Bandler et Grinder qui ont fondé la PNL se sont inspiré beaucoup d’Erickson. Mais sauf qu’en France, l’hypnose était mal vue, le mot faisait peur, justement comme on l’a dit. Donc quand on a parlé de sophrologie qui est une forme d’hypnose de ouf ou quand on a parlé de PNL Programmation Neuro Linguistique, les français adorent les mots qu’ils ne comprennent pas, parce que s’ils ne comprennent pas, ils ont l’impression que c’est médical, ils ont l’impression que c’est intelligent, alors qu’en vérité c’est des formes d’hypnose. Maintenant, l’hypnose, elle peut aller beaucoup plus loin que cette relaxation ou que cette légère PNL ou des choses comme ça. PNL et sophrologie c’est très bien, et relaxation c’est très bien, c’est des outils géniaux pris les uns en dehors des autres, l’hypnose peut aller beaucoup plus loin et vraiment l’hypnose devient intéressante justement quand elle n’utilise pas de protocoles.

Alors, quand on est en début de formation, on a envie d’apprendre à faire et puis de savoir bien faire, donc, on cherche à copier des trucs qui marchent et tous les débutants de l’hypnose sont avides de protocole; s’il y en a un qui vient pour un psoriasis qu’est-ce que je lui raconte ? Qu’est-ce que je lui fais comme métaphore ? Et je pense qu’au contraire, l’hypnose devient intéressante quand on a plus de protocoles, et quand on est capable de se laisser inspirer par le patient, parce que comme j’ai toute à l’heure, il amène le problème donc il amène la solution. Et je dis souvent l’hypnose c’est un métier de fainéant parce que ce n’est pas moi qui bosse, c’est lui qui bosse. »

D.G : « C’est l’inconscient de la personne. »

Olivier Perrot : « C’est l’inconscient de la personne qui bosse. Moi, je suis juste là pour stimuler ce travail, pour permettre que ce travail ait eu lieu. »

D.G : « Et quelle est la différence avec la sophrologie alors ? »

Olivier Perrot : « La différence avec la sophrologie, c’est que la sophrologie, il y a beaucoup plus protocoles. En sophrologie, on va commencer par la respiration et puis après par la relaxation avec le bras qui devient lourd etc etc. Et donc, sophrologie, à la limite, on pourrait enregistrer. D’ailleurs, ça se voit, on pourra enregistrer les séances de sophro et passer un discours presque appris par cœur »

DB : « D’accord »

Olivier Perrot : « à chaque personne »

DB: « Donc là pour le coup, c’est plus de la relaxation. »

Olivier Perrot : « Et du coup, la sophrologie va plus amener des relaxations, alors pour les sophrologues qui ont fait la formation, il y a beaucoup de sophrologues qui font la formation d’hypnose, ils disent tous que ça va beaucoup plus vite et que ça va plus loin, parce qu’effectivement on peut arriver en quelques secondes à avoir des jambes, si le but du jeu c’est la relaxation, à avoir des jambes qui sont profondément relaxées et sans avoir besoin de passer par tout le Training autogène de Schultz par exemple, la sophrologie a beaucoup repris à ce qu’on appelle le Training autogène de Schultz, qui était une technique d’autohypnose des années 30, 1929. »

DB: « D’accord d’accord, ok. Et quelle différence tu ferais avec… »

Olivier Perrot : « Et puis, peut-être encore, pardon je te coupe mais… »

DB : « Vas-y»

Olivier Perrot : « La seule différence c’est que vraiment, dans l’hypnose, c’est l’inconscient du patient qui va faire la solution. Donc en fait, on fait sortir des choses de lui et on fait sortir des solutions pas des problèmes, pas des causes des problèmes. Une chose importante à dire c’est que l’hypnose, elle est orientée solutions. Donc, ce qui nous intéresse c’est des ressources, ce n’est pas des problèmes. Savoir si ton père il t’aimait ou il ne t’aimait pas, si tu as fait pipi à côté du pot ou pas etc etc. On ne va pas chercher, raconter à faire raconter ta vie en long, en large et en travers. »

DB : « A comprendre le problème. »

Olivier Perrot : « Ce n’est pas pourquoi j’ai mal qui est important, c’est comment aller bien. Comment aller bien plutôt que pourquoi j’ai mal. Trouver les solutions, plutôt que pourquoi j’ai un problème. C’est comme une représentation de théâtre et ils ont à peu près le même texte mais il ne se passe pas la même chose puisque ça dépend du public. Et une séance d’hypnose, elle sera différente avec chaque public. Dans la sophrologie c’est plus, on peut faire de la sophrologie en groupe, tout le monde va faire la même chose. La sophrologie, tu vois elle est moins, enfin, à mon sens, elle est moins sur mesure même s’il y a certains des sophrologues qui ne font que du sur mesure, l’hypnose, elle est plus créative. »

DB : « D’accord. »

Olivier Perrot : « que la sophrologie… »

DB : « C’est plus des protocoles et qui se répètent. D’accord.

Et quel est la différence que tu ferais dans l’état de repli sur soi que l’on trouve en hypnose et en méditation ? C’est une définition qui revient aussi. Une personne qui voilà qui veut chercher ce type d’état, qu’est-ce qu’elle va venir chercher en hypnose ? Qu’est-ce qu’elle va chercher en méditation ? »

Olivier Perrot : « Voilà pour le coup, j’aurai tendance à dire que la méditation se rapproche certainement beaucoup de l’autohypnose, et que quelqu’un qui apprend à faire de l’autohypnose et à faire de l’hypnose pour lui-même, il va être dans quelque chose de relativement proche de la méditation. Alors aujourd’hui, il y a ce qu’on appelle la méditation d’acceptation pleine conscience ou des choses comme ça, toutes ces choses-là ressemblent assez fort à des séances d’hypnose. »

DB : « D’accord. »

Olivier Perrot: « Maintenant, dans la méditation, il n’y a pas forcément toujours un but thérapeutique alors que dans l’hypnose, il y a quasiment toujours un but thérapeutique. Je veux apprendre à gérer mes émotions, je veux prendre confiance en moi, je veux arrêter de penser à ça, je veux faire mon deuil, je veux, si je fais de l’hypnose c’est que j’ai une intention derrière, alors peut-être la méditation, c’est un peu presque une philosophie de vie au bout d’un moment »

DB : « Une hygiène presque, une hygiène au quotidien. »

Olivier Perrot : « une espèce de zen attitude. »

DB : « D’accord. Donc, la méditation ce serait plus pour voilà une hygiène au quotidien, pour avoir un cerveau apaisé, alors que l’hypnose, ça serait plus une action ponctuelle peut-être, pour réparer quelque chose »

Olivier Perrot : « Bien souvent, on a effectivement l’idée de devenir réparer quelque chose ou rendre capable de quelque chose etc. Je crois qu’en fait, peut-être on va arriver toujours au même endroit, que ce soit par la sophrologie, par la relaxation, par la méditation, par l’hypnose, en fuyant toujours, on revient au même endroit parce que le but du jeu c’est le bonheur, et chacun revient chercher le bonheur en quelque sorte, après chacun son chemin. Et justement, il n’y a pas un chemin meilleur qu’un autre, donc à chaque fois que, je moi, ma passion c’est l’hypnose, et du coup, j’ai l’impression que l’hypnose c’est mieux et que ça va plus vite et que c’est plus efficace, mais à aucun moment, je dirais que l’hypnose c’est mieux que la sophrologie ou mieux que la relaxation, ou mieux que la méditation, à chacun de trouver son chemin.»

DB : « Des chemins différents. »

Olivier Perrot : « Des chemins différents parce que c’est le chemin qui convient à l’un et pas forcément à l’autre. »

DB : « D’accord. Une dernière question que je voudrais te poser pour les gens qui nous suivent sur cette vidéo et sur la chaîne. Est-ce que tu pourrais donner un petit truc ? Un truc de praticien, un truc d’hypnothérapeute qui permettrait d’aider les gens au quotidien ? »

Olivier Perrot : « J’ai le droit d’en donner deux? »

DB : « Si tu veux. »

Olivier Perrot : « La première chose, c’est quand on fait la formation de l’hypnose, il y a un exercice par lequel on commence qui est ce qu’on appelle l’accompagnement dans le bon souvenir. Et en fait, on va apprendre entre praticiens à faire en sorte que l’autre personne soit capable de retrouver un souvenir positif et de le revivre avec le plus de réalité possible. Donc, on lui fait revivre son souvenir comme une espèce de rêve éveillé dirigé en quelque sorte, et l’idée c’est que lorsque imaginons que j’ai une douleur, là maintenant, si j’arrive à retrouver un moment dans lequel je me sens bien, je suis super bien, super zen, bah aussitôt ma douleur, elle va avoir tendance à reculer. Et j’étais agréablement surpris de lire, il y a quelques temps dans la presse qu’il y a un peuple d’Europe du Nord, je n’ai pas bien retenu lequel, les suédois ou les finlandais, quelque chose comme ça, qui sont champions d’Europe du bonheur. Et en fait, c’est un pays qui fait très froid, et comme c’est un pays où il fait très froid bah eux ils font attention à mettre de la chaleur dans leur vie. Et en fait, ils ont, il y a un bouquin qui vient de sortir, un mot imprononçable le [ingj] ou le [grigj] ou je ne sais pas quoi là. Mais en fait, ils décrivent leur attitude, et leur attitude c’est que chaque fois qu’ils vivent un bon moment, et ben ils la vivent en pleine conscience, ils la vivent vraiment en croquant dedans. Et lorsqu’on apprend à faire de l’hypnose et qu’on travaille avec nos bons souvenirs, bah du coup lorsque dans la vie j’ai une belle journée ensoleillée comme celle d’aujourd’hui, bah je prends conscience du soleil qui est là et puis j’entends les oiseaux chanter, et puis s’il y a un enfant qui rit bah j’entends cet enfant qui rit, c’est-à-dire que tous les bons moments, je dois aussi les vivre avec beaucoup plus d’implication. Et je pense que l’hypnose, ça doit aussi nous apprendre justement à croquer le positif beaucoup plus. Et cette attitude, il se trouve que c’est celle qui permet à ce… je n’ai pas retenu précisément de quel peuple il s’agit, à ce pays de se considérer comme les plus heureux en Europe, alors que c’est eux qui ont les jours les plus courts et les jours les plus froids. »

DB : « C’est-à-dire que quand tu parles d’être présent, c’est avec ses cinq sens ? »

Olivier Perrot: « Oui, avec ses cinq sens. Vraiment alors, je parlais tout à l’heure de méditation pleine conscience, des gens comme Christophe ANDRE qui ont beaucoup développé ça, bah finalement ce qui est intéressant c’est de voir que Christophe ANDRE c’est avant quelqu’un qui travaillait dans les TCC, Thérapies Cognitives et Comportementales, que beaucoup de techniques qui sont parties de l’hypnose, les TCC étaient parties de l’hypnose, et reviennent à l’hypnose. Le EMDR il est parti de l’hypnose, et de plus en plus le EMDR, ça fait des inductions hypnotiques etc.

C’est pour ça que moi j’adore l’hypnose parce qu’elle me semble être au départ, et à l’arrivée de tout. Finalement, la psychanalyse est partie de l’hypnose, et aujourd’hui la psychanalyse est un peu dépassée et en revient à l’hypnose. Donc, vraiment j’ai l’impression que l’hypnose est le carrefour de tout un tas de thérapies, de tout un tas d’approches, en tout cas cette attitude à être capable de vivre le positif. Il ne faut pas attendre d’avoir un cancer pour s’en rendre compte comme on a de la chance d’avoir un corps qui respire et qui fonctionne, et juste marcher sur nos deux jambes, c’est génial. Il ne faut pas attendre que nos enfants soient morts pour se rendre compte à quel point nos enfants étaient précieux. Et j’ai un métier formidable parce qu’en fait c’est mes patients qui m’apprennent à vivre. Par exemple, une dame, elle s’est engueulé avec son mari, et puis il est parti en claquant la porte et dit, ouais casses-toi connard. Sauf qu’il a fait comme il faisait d’habitude, il a pris la voiture et il a démarré à fond, mais cette fois-là, il s’est planté dans un arbre et il est mort et il n’est jamais revenu. Et cette dame, voilà ce qui lui faisait de la peine, c’est son mari est mort bien sûr. Mais, qu’en plus le dernier mot qu’il ait entendu de sa part c’est casses-toi connard. Et du coup, elle a changé quelque chose dans sa vie, c’est que maintenant à chaque fois que ses enfants sont où je ne sais quoi, elle leur dit je t’aime, parce qu’elle ne sait pas si elle ne va pas avoir un accident de voiture ou si ses enfants ne vont pas avoir un accident. Mais comme ça on est sûr que la dernière chose que les gens qu’elle aime ont entendu d’elle, c’est je t’aime. Et bah l’hypnose c’est ça, c’est tout un tas d’attitudes qu’on va développer parce qu’en fait, on est surtout très doué pour être son pire ennemi, et on passe son temps à se gâcher la vie, et ça justement, ça fait un lien avec le deuxième truc que je voulais évoquer. »

DB : « Alors, pour bien comprendre, le premier truc que tu évoques c’est de multiplier ces moments dans la journée »

Olivier Perrot : « Le positif, ce que j’évoque c’est que le positif attire le positif et que donc, il faut apprendre à goûter le positif et à voir aussi le positif de soi-même. Là, où à l’école on nous a appris à faire l’inverse, parce qu’à l’école on nous a appris à avoir peur des mauvaises notes, à l’école quand on nous rend notre dictée, et bah on a 0 parce qu’il y a 20 mots qui sont soulignés en rouge, alors que si les profs étaient courageux, ils soulignaient en vert les 400 mots que j’ai vu justes, et les profs qui me diraient, mon petit Olivier , tu as 400 mots juste, bravo, fait attention parce qu’il y a 420 mots dans la dictée, et je sais que tu es capable d’avoir 420 mots justes, alors que là tu n’en as que 400, mais c’est déjà super 400 sur 420, bravo tu es fort mais tu peux être encore plus fort. Le positif attire le positif, mais ce n’est pas ce discours là qu’on a à l’école, et du coup, ça donne quoi, bah aujourd’hui, tu vas dire 10 choses intelligentes et une connerie, et bah ce sont en temps normaux tu vas penser à la connerie que tu as dit au lieu de penser aux choses intelligentes, et le négatif attire le négatif. Bah à l’école, on nous apprend à faire attention à tout ce qui ne va pas. Tu as eu 15 en maths et 5 en français, ton père, il va dire 5 en français, c’est quoi ce 5 en français, alors que tu as eu 15 en maths, bah du coup, on a tendance à faire la même chose par rapport à soi et apprendre « la sclérose en place ».  « La sclérose en place » c’est qu’on n’ose plus rien faire, on n’ose pas faire les choses et quand on ne prend pas de risque, on est sûr de ne pas se planter. »

DB : « Donc, plus porter son intention sur le positif dans ses journées, c’est ça, autant qu’on peut?

Olivier Perrot : « Qui devient une boule de neige qui fait que positif attire le positif, et tu es beaucoup plus à l’abri du cancer, de la maladie. »

DB : « D’accord. A faire. Et le deuxième truc alors c’est quoi? »

Olivier Perrot : « justement ce qui rejoint ça, c’est, si on voulait montrer quelque chose d’un petit peu spectaculaire et rapide en hypnose. Il se trouve qu’aujourd’hui, j’étais là pour animer une formation sur hypnose et douleur, et qu’un des premiers exercices que je leur montre c’est quelque chose que j’appelle la bise de la jument. La bise de la jument, c’est un jeu qui a lieu dans les cours de récréation. En fait, les gamins entre eux ils se choquent comme ça. Et il y a des zones qui sont assez algiques, qui font mal sur le corps. Donc par exemple, si tu pinces ici, le gras de la cuisse tout de suite, il n’y a pas besoin de serrer très fort pour que ça fasse mal. Même chose ici, sous le bras là, si tu attrapes ici et que tu pinces, tu n’as pas besoin de pincer très fort pour que assez vite ce soit sensible et comme ça des zones algiques, et donc ça permet de montrer très rapidement qu’on a tous en nous des capacités à gérer la douleur. Et donc, si tu veux bien comme je sais que tu es quelqu’un avec une grande conscience professionnelle, et que pour tous les gens qui t’écoutent, tu as un cœur de faire de ton mieux, et bah je te propose de te faire mal, pour t’apprendre à gérer ta douleur. »

DB : « Ok. Très bien. »

Olivier Perrot : « Tu permets ?»

DB: « Ça marche. »

Olivier Perrot : « Alors, je me rapproche un tout petit peu, et puis bah je vais me permettre donc avec ton autorisation de venir pincer ici. Alors, je vais pincer pour la séance, que les gens, ils sont tous plus ou moins sensibles à la douleur, et au moment où ça commence à être désagréable et que tu as envie que je lâche, tu me dis. Ok. »

DB : « D’accord. »

Olivier Perrot : « Quand je serre progressivement, quand c’est désagréable pour toi, tu me dis.»

DB : « Là. »

Olivier Perrot : « Là? Ça fait mal? »

DB : « Oui. »

Olivier Perrot : « Ok. Bah moi je ne vais pas lâcher, mais toi tu vas rentrer dans ta douleur. Tu vas rentrer dans ta douleur et tu vas me dire comment ça change. »

DB : « On dirait que ça commence à diminuer »

Olivier Perrot : « Oui, qu’est-ce qui se passe pour que ça diminue ? Comment ça diminue ? Comment ça change? »

DB : « Comme si tu le desserrais en fait. »

Olivier Perrot : « Oui. Est-ce que tu as des images ? Qu’est-ce que tu as comme ? Comment tu pourrais expliquer. »

DB : « C’est un peu en expansion. »

Olivier Perrot : « Ouais, quelque chose qui serait en expansion, ça serait quoi cette quelque chose? »

DB: « Ça se dilue. C’est en expansion et ça se dilue. »

Olivier Perrot : « C’est matière, c’est une forme, c’est une couleur? »

DB : « C’est comme quelque chose de gazeux et rouge, et qui se dilue. »

Olivier Perrot : « Gazeux et rouge et qui se dilue. Ok. Bah dilue cette espèce de nuage rouge jusqu’à ce que la sensation soit devenue totalement supportable. Peut-être déjà le cas hein? »

DB : « C’est… »

Olivier Perrot: « Ça l’est? Ok. Très bien. Alors maintenant, ouvre les yeux, et si tu regardes, moi je vais seulement desserrer ma main maintenant. »

DB : « Ah oui. »

Olivier Perrot : « Et ce que tu vas voir, c’est que le tissu de ton pantalon, il est imprimé dans main, je ne sais pas si on le voit là sur la caméra, mais le tissu il a imprimé ma main parce que j’ai pas relâché, moi j’ai les doigts qui sont blanc et rouge. Il y en a dit donc, blanc et rouge parce que je n’ai pas relâché, c’est-à-dire que moi je n’ai pas du tout varié, j’ai eu tendance à serrer plus fort. Au fait, qu’est-ce qui se passe? »

DB : « J’ai eu pourtant l’impression que tu desserrais en fait. »

Olivier Perrot : « Et tu as l’impression que je desserrais, et ça, ça marche, vous pourrez essayer là chez vous, etc. Ça marche dans 100% des cas, et alors c’est un exercice pour, qui pour on a tous en nous ce qu’il faut pour gérer la douleur comme on l’a dit tout à l’heure, si je dois sauver la vie de mes enfants et traverser le feu, bah j’ai pas mal, on sait tous ce qu’on est capable de ne pas avoir mal, et là, cet exercice ça permet de se brancher directement sur ses ressources inconscientes. Pourquoi? Parce que je te fais mal et je te dis, bah je ne vais pas te lâcher. Alors du coup, ton cerveau il se dit bah là il faut que je trouve une solution et la solution c’est quoi ? C’est rentre dans ta douleur. Qu’est-ce qu’il me raconte ? Ça veut dire quoi, rentrer dans ta douleur ? ça fait une surprise, ça fait une confusion et puis ça fait une saturation de douleur, bah ça fait une espèce d’induction hypnotique rapide. Confusion, saturation, surprise, c’est-à-dire que le cerveau conscient, là il ne trouve plus de solutions et quand le cerveau conscient, il ne trouve plus de solutions, bah c’est l’inconscient qui prend le relais comme pendant la nuit, la nuit porte conseil, mais pour que la nuit porte conseil, il faut dormir, il faut débrancher le conscient, parce que le conscient il est plein de limite, le conscient il est plein d’à priori, mais quand tu débranches un peu cette tour de contrôle, bah il y a plein de choses qui deviennent possibles et donc rentre dans ta douleur et dis-moi comment ça change. J’implique que ça va changer et j’implique que c’est en train de changer même et invariablement ça change dans le sens de la diminution, je l’ai fait des milliers de fois, personne ne m’a jamais dit, ça fait plus mal parce que ton inconscient, il n’a pas envie de te faire mal. Donc en fait, il va fabriquer des changements qui vont dans le sens d’une amélioration, et là après les gens, il s’agit de les aider à avoir un petit peu d’imaginaire. Toi tu m’as juste dis bah j’ai l’impression que ça se desserre, vas-y met des images, met des mots, décris moi qu’est-ce qui se passe parce que j’ai besoin d’un levier. Mais une fois que tu m’as donné un levier, bah c’est comme un gaz rouge qui prend de l’expansion, génial, et bah ton gros nuage rouge, tu lui fais prendre de plus en plus d’expansion jusqu’à ce que ça soit devenu totalement supportable. »

DB: « Et ça, ça parle à l’inconscient. »

Olivier Perrot : « Et ça parle à l’inconscient, parce que l’inconscient c’est beaucoup d’imaginaires, c’est beaucoup des histoires etc etc. Et en moins de cinq minutes, tout le monde arrive toujours. En fait, à la fin, c’est celui qui serre qui a le plus mal et qui est obligé de lâcher parce qu’il ne tient plus. »

DB : « Même si c’est carrément beaucoup plus rapide. »

Olivier Perrot: « Ouais, tout à fait. Ouais, c’est en vérité ces quelques secondes, le maximum ça fera cinq minutes. Et alors, cet exercice qui est pour démontrer que la douleur n’est pas obligatoire, pour moi il apporte aussi quelque chose qui est en lien avec ce que je disais juste avant, c’est que ma douleur pour la gérer il faut que je rentre dedans, il ne faut pas que j’en ai peur parce qu’en fait plus je vais vouloir la fuir, plus je vais la ressentir, plus je vais vouloir tourner la tête ailleurs, plus je vais la ressentir alors qu’il s’agit de rentrer dedans, il s’agit d’aller visiter de l’intérieur, parce que quand on visite de l’intérieur, et bah on prend du pouvoir, et le problème si mes 20 ans de psychologie m’ont appris une chose c’est ça, c’est que beaucoup trop de gens laissent la peur diriger leur vie, et que c’est la peur du problème qui déclenche le problème, tu as peur de chuter, bah tu vas avoir le vertige, tu vas avoir l’impression que tu chutes, tu as peur de rougir et bah tu vas devenir tout rouge à la première occasion, tu as peur de bafouiller, bah tu vas te mettre à bafouer, tu as peur d’être ridicule puisqu’aujourd’hui c’est la super jolie fille que tu rêves de séduire est krkkk bah c’est la peur du ridicule qui nous rend ridicule, c’est la peur d’avoir mal qui fait mal, et d’ailleurs la plupart du temps ceux qui ont peur de la piqûre aïe, mais je n’ai pas piqué encore, oui mais aïe quand même parce que quand même. Les gens, il y a une jolie phrase qui dit, le mal, pardon, la peur du mal, la peur d’avoir mal, c’est déjà le mal de la peur, c’est-à-dire que juste avoir peur de souffrir, c’est déjà une souffrance. Tu es dans la salle du dentiste, tu entends la fraise, ça y est déjà tu es tout crispé comme ça, tu as mal, ne laissez pas la peur diriger votre vie, et là c’est ça, rentre dans la douleur, affronter les choses parce que quand on va dedans, bah c’est comme un animal. Tu as peur du chien, tu fuis et le chien, il te court après, par contre tu vas vers lui du coup c’est lui qui recule au bout d’un moment, allez, il faut rentrer dedans quand on rentre dans les choses, on les règle, quand on les fuit bah c’est eux qui ont le pouvoir. »

DB : « Donc, aller vers ses peurs pour s’y confronter, pour les douleurs, qu’est-ce que tu conseilles aux gens parce que la bise de la jument, là au quotidien comment tu… »

Olivier Perrot : « Au quotidien par exemple, le hasard fait que j’ai la même stratégie inconsciente que toi, c’est-à-dire que moi j’ai mal au crâne, et bah je rentre dans mon mal de crâne. Et du coup, à quoi ça ressemble, bah j’ai l’impression que c’est une espèce de petit nuage tout noir comme quand il y a un nuage qui va péter là, et mon nuage tout noir, mon mal de crâne, je donne de l’expansion. Alors ça fait un petit nuage du coup qui grossit qui grossit, et on pourrait dire le mal de crâne va grossir, mais non parce que quand le nuage il grossit, il se dilue puis passe du noir au gris foncé, au gris moyen, au gris clair et puis finit en blanc etc. Et en haut ça fait comme dans une pub là comme pour le savon, je ne sais pas quoi avec il y a un mec à la télé avec un nuage autour de la tête, et puis au dos, ben mon nuage il se dilue, il se dilue tellement qu’il devient complètement transparent, et quand mon nuage il s’est dilué, qu’il est devenu totalement transparent, bah j’ai plus mal au crâne. Et donc l’idée c’est que j’ai une douleur, je peux avoir mal aux dents, je peux, je suis un motard, j’ai fait du karaté, j’ai l’occasion de me faire mal plus d’une fois, bah à chaque fois que j’ai une douleur, hop là je rentre dedans, et je sais que mon inconscient va s’en occuper, la transformer en quelque chose de plus confortable. Et d’ailleurs, la psychologie c’est pareil parce qu’il y a une jolie phrase qui dit, la souffrance n’est pas dans la chose mais dans la considération que nous en avons. Ta femme s’est barrée, tu vas être super malheureux, parce que tu le vis comme une perte. Mais si tu dis bah c’est l’occasion d’ouvrir une nouvelle page de ma vie, et peut-être de rencontrer une encore mieux que la précédente ou je ne sais pas quoi, là tout de suite, tu n’as pas la même vécue parce que tu attends la rencontre prochaine que le départ de l’autre l’a permis. C’est-à-dire que dans la vie on ne devrait faire que des recadrages, ce n’est pas ce qui m’arrive qui me fait mal, c’est ce que je me raconte sur ce qui m’arrive, c’est la façon dont je me raconte ma vie qui fait qu’elle me fait mal ou pas, et donc je n’ai jamais changé la véritable histoire de ta vie mais je peux changer l’histoire que tu te racontes sur ton histoire. Et c’est verre à moitié plein, verre à moitié vide aussi quelque part, mais vraiment, c’est ça, c’est les gens, ils sont très doués pour se gâcher la vie et pour se faire du mal eux-mêmes, parce qu’ils ont la mauvaise paire de lunettes, ils ont peur de la lumière de fond, bon négatif ou je ne sais quoi et donc j’aide les gens à changer de pair de lunettes. Et ce qui est curieux, c’est quand on change de pair de lunettes, et bah on ne vit pas les mêmes choses, parce que par exemple, si tu pars battu, tu as beaucoup moins de chance de réussir, il ne suffit pas de partir gagnant pour gagner, mais ce qui est sûr c’est que quand tu y crois, tu as plus de chance que ça fonctionne. »

DB : « C’est un joli mot de la fin. Merci beaucoup Olivier pour ton intervention. Vous pouvez retrouver toutes les informations concernant les formations que fait Olivier sur le site de la AFNH. »

Olivier Perrot : « C’est hypnose au pluriel, hypnose avec un S point org point org »

DB : « On va mettre le lien sous la vidéo, vous pourrez le retrouver. Il y a les formations, les dates des formations, Paris, Toulouse. »

Olivier Perrot : « Paris, Toulouse et d’autres dans les 6 endroits que je vous ai donné tout à l’heure, sachant qu’il y a des formations pour les gens qui débutent, qui se feront 12 jours. Ça c’est ce qu’on appelle la première année ou le premier niveau. Et puis après il y a des formations à thème comme hypnose et douleur, hypnose et enfants, hypnose et sommeil, ou hypnose et boulimie etc. Et donc ces formations à thème, elles sont ouvertes aux gens qui sont déjà à l’hypnose ou même dans d’autres écoles. Donc ça, c’est ce qu’on appelle la deuxième année. »

DB : « Tout ça sera, donc le site sera sous la vidéo, donc cliquez dessus. De la même façon si vous avez des commentaires, des choses à partager par rapport à cette interview, bah n’hésitez pas à laisser un commentaire sous la vidéo, et puis je vous rappelle que vous pouvez toujours télécharger gratuitement l’E-book « Booster votre cerveau ». L’E-book justement qui permet de mieux apprécier ses capacités cérébrales en cliquant juste sur le lien qui est apparu sous la vidéo. Il ne me reste plus qu’à vous remercier pour avoir regardé cette vidéo jusqu’au bout. Si la vidéo vous a plu et bien cliquez sur le bouton « j’aime », et partagez-la autour de vous, auprès des gens que ça pourrait intéresser. Si ça ne vous a pas plu, appuyez sur.

Merci Olivier Perrot. Merci beaucoup d’avoir animé cette vidéo jusqu’au bout. A bientôt pour une prochaine. Bye bye.»

Olivier Perrot : « Merci David. Merci à vous. »

 

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David Barbion: Thérapeute, coach, formateur, conférencier spécialisé en hypnose et thérapies brèves et auteur du blog www.jecontrolemoncerveau.com